SCO contre UNIX, suite et fin

La vie d’Unix a depuis longtemps été tourmentée, ce système d’exploitation a d’abord été propriétaire d’AT&T puis il est devenu un bien public offert à des universités pour ensuite se développer dans une sphère privée au sein de multiples entreprises comme Novell, IBM, HP, SGI… et SCO. Novell en devient tout d’abord propriétaire, puis il la cède à SCO et enfin Caldera qui deviendra propriété de SCO en 2002. Au final la propriété intellectuelle de ce système est devenue plutot trouble. Actuellement 3 entreprises proclame cette propriété ou tout du moins une partie : IBM, Novell, Sun et SCO.

Les deux premières font actuellement une grosse partie de leur chiffre là dessus, que ce soit avec AIX ou Linux pour IBM et Linux au travers de ses distributions OpenSuse et SLES (Suse Linux Enterprise Server) pour Novell. SCO quand à elle est une société en limite de liquidation qui n’a su s’adapter/profiter des évolutions du marché informatique. Depuis quelques années SCO mise donc sur sa potentielle propriété d’UNIX pour renaitre de ses cendres en obtenant soit de la part des IBM / Novell quelques milliards d’euro soit en demandant aux utilisateur de Linux de lui verser une licence d’utilisation. SCO à développé son UNIX à partir de XENIX et System V dès 1979 puis racheta UnixWare un decendant de SVR4 à Novell en 1995 ; c’est entre autre cette versiondont la proriété de certains éléments est discutée.

En effet, SCO reproche aux autres sociétés (IBM, Novell) d’avoir inclus des morceaux de programmes directement issus d’Unix dans le noyau Linux ; car il est important de le rappeler, Linux n’est pas un programme dérivé d’Unix contrairement à beaucoup d’autres. Linux a été ré-écrit de zéro. Toutefois, au fil du temps, des sociétés comme celles citées ont injecté du code dont elles se considèrent comme propriétaire et issu d’UNIX pour améliorer Linux. Si bien que des traces d’Unix existent dans le noyau communautaire libre. Entre autre SCO déclare en Juin 2003 que la technologie RCU (Remote Copy Update) aurait été inclue dans le noyau.

Les épisodes de 2003 sont nombreux, au cours de ceux-ci, SCO réclame 1 milliard à IBM et se trouve un allié auprès de Microsoft. Poussant le buzz jusqu’à envoyer des lettres de menaces aux distributeurs de Linux (1500 lettres) puis à demander aux utilisateurs de Linux de leur verser des licences allant de $200 à $5000. Portant ainsi atteinte aux activités commerciales de RedHat et Suse (maintenant Novell) ces sociétés attaquent SCO et gagnent en Allemagne. IBM contre-attaque enfin pour violation de divers brevets logiciels lui appartenant et violation de la GPL. Dans cet épisode SCO tentera même de faire briser la licence GPL (licence libre utilisée par Linux) pour aboutir à ses fins.

Alors qu’en Aout 2007 le juge Dan Kimball donne finalement raison à Novell lui reconnaissant la propriété d’Unix (et notamment UnixWare avant 1995) anéantissant toutes les chances de SCO de survivre ou continuer ses actions contre la communauté du libre, une cours fédérale vient de casser ce jugement le 24 Aout 2009. Déclarant la question des droits d’Unix trop complexe et devant être tranchée par un jury. Cette décision remet SCO en selle pour une seconde attaque contre le monde Linux. SCO n’a d’autre échappatoire financier que celui de lancer ces attaques étant sa situation financière et l’étroitesse des marchés qui pourrait éventuellement lui rester. SCO est actuellement sous perfusion du Prince Al-Walid ben Talal par l’intermédiaire de Stephen Norris, cofondateur du groupe Carlyle alors que l’entreprise doit toujours 2,4 millions de dollars à Novell concernant le précédent jugement.

Par ce nouveau jugement, une nouvelle période de questionnement débute dans le monde du libre (y compris commercial) où pèse sur chaque utilisateur de Linux un risque de devoir un jour payer un cout de licence supplémentaire. Si toutefois cette situation ne semble pas vraiment réaliste à terme, elle n’empêche qu’elle profite à des acteurs comme Microsoft qui ne saura manquer ce nouveau buzz pour détourner une clientèle qui regarde de plus en plus ailleurs.

Il reste à voir comment tout ceci va se dérouler car contrairement à 2003 où cela à éclaté, le marché de Linux a bien changé et les IBM, Novell, Google et même Microsoft y ont pris des parts considérables.

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